»-. Le coup de sonnette m’a fait sursauter. Machinalement, j’ai regardé m’a montré il était près de onze heures. Le facteur, sans doute. Peut-être la veuve du troisième. Plusieurs fois par semaine, il nous arrivait d’avoir un brin de causette ensemble quand on se rencontrait dans les escaliers ou dans la rue. Et, de temps à autre, elle venait carrément frapper à ma porte et me parler de ma peinture. Elle m’en parlait d’ordinaire sans passion et presque sans intérêt. L’autre jour, je lui avais montré ma série des Tarots, elle m’avait donné l’impression de les admirer quand même, la Force surtout et, dans une moindre mesure, la Roue de la Fortune. Une composition pourtant tarabiscotée où apparaissait un sphinx farouche.

J’ai ouvert la porte du palier. Ce n’était pas Jeanne Bogaert, la veuve. Il y avait là quelqu’un, un être pétri dans la chair et le sang, mais en même temps il n’y avait personne. Il n’y avait qu’un masque, un vrai masque, une horrible binette qui ressemblait horriblement à unes de ces innombrables figures peintes par moi-même. Une horreur immobile. Elle était rouge. Elle était jaune, elle était verte, elle était noire. Elle avait une bouche, un 👃, deux yeux torves sans paupière, deux 👂 difformes… Une farce. -. Je… -. Nous avions rendez-vous, vous ne l’avez pas oublié ?-. Jean-Baptiste Baronian (Faux tableaux)
Drôle d’histoire ! Un tableau original.
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