»-. La route Ă©troite, Ă peine plus qu’un chemin, passait entre deux haies qui cachaient Ă la vue le promontoire, si bien que tout ce que l’on apercevait de Saint Anselme, entre deux trouĂ©es, Ă©tait un bout de cheminĂ©e de briques et le dĂŽme. La đĄ elle-mĂȘme n’avait pas changĂ©. Les tours jumelles en ruines dans les lĂ©zardes desquelles se logeaient des touffes d’herbes montaient toujours la garde Ă l’entrĂ©e de la cour. Et au fond se dressait le bĂątiment, dans tout son tarabiscotage et son autoritĂ©.

Quand il Ă©tait jeune, il Ă©tait de bon ton de mĂ©priser le style victorien, et il avait toujours considĂ©rĂ© la đĄ avec un dĂ©dain vaguement teintĂ© de culpabilitĂ©. L’architecte, qui s’Ă©tait sans doute trop laissĂ© influencer par les goĂ»ts du propriĂ©taire, avait amalgamĂ© tout ce qui Ă©tait alors Ă la mode, hautes cheminĂ©es, oriels, coupole, tour et crĂ©neaux, sans oublier un porche monumental. Mais il lui semblait aujourd’hui que le rĂ©sultat Ă©tait moins monstrueusement discordant qu’il le pensait jadis. Et que l’architecte avait malgrĂ© tout obtenu un certain Ă©quilibre, une sorte d’harmonie, dans ce dĂ©ploiement théùtral de romantisme moyenĂągeux, de gothique renaissant et de prĂ©tention victorienne. » Phyllis Dorothy James (Meurtres en soutane)
Une maison, c’est toute une histoire !
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