Si triste, la vie…

 »-. Contraintes, dès la première année, de renoncer à tout espoir, les filles cherchaient à s’attacher un amant parmi les ouvriers agricoles et les mineurs, voire les matelots. Faute de souteneur, l’amant ne pouvait être qu’un client fidèle, le patron fermait les yeux. -. Le problème, c’est que mes types qui viennent nous voir ne sont pas mieux lotis que nous. S’ils gaspillent leur salaire à boire, à s’amuser ou à jouer, ils sont encore plus vulnérables, ils s’exposent aux maladies, ils ne peuvent plus travailler, ils cassent leur pipe, ou ils retournent sur le continent -.

À moitié ivre, Yumi continuait de raconter, les yeux humides. Elle esquissa un vague sourire. -. Par une 🌃 de pluie comme maintenant, imagine un gentil client qui vient te voir, qui t’apporte des raviolis, comme un petit mari, hein, qu’est-ce que tu en penses ?-. Une de ses collègues s’était échappée jusqu’à Taiman avec son amant, mais elle avait été rattrapée. On l’avait tellement battue qu’elle ne pouvait plus travailler, elle ne pouvait pas oublier son amant qui continuait sa vie, pas loin. Elle passait son temps à boire et. Un jour, elle s’est jetée à la mer. Son corps avait flotté longtemps avant d’être repêché par les garde-côtes. Son visage, sa poitrine avaient été bouffés par les 🦀… » Hwang Sok Yong (Shim Chong, fille vendue)