»-. Bonjour, Monsieur le comte-. Je la quittai en la saluant de la â, passai devant un Ă©norme monceau de pommes Ă cidre prĂȘtes pour le pressoir, et franchis des rangĂ©es de lĂ©gumes, des pousses vertes ou pourpre encore couvertes de rosĂ©e, mĂȘlant leur odeur terrestre Ă celle des tournesols fanĂ©s, de l’estragon et des framboises. Je sortis par une autre porte, percĂ©e dans un autre mur, et me retrouvai prĂšs du đ°, sous les marronniers dont les feuilles tombĂ©es plaquaient l’allĂ©e de sable de dessins verts et or.

Il n’y avait ici aucune ordonnance, et le colombier Ă©tait isolĂ© parmi les pĂąturages. Mais les prĂšs s’Ă©tendaient jusqu’aux forĂȘts. Et les sentiers qui s’enfonçaient sous les đČ partaient tous d’un centre unique, comme les rayons d’un cadran solaire, vers tous les points de l’horizon. Le rond-point central Ă©tait dominĂ© par une statue couverte de mousse, les plis de la draperie classique Ă©brĂ©chĂ©s, la â droite de la chasseresse mutilĂ©e. Je remontai une de ces longues allĂ©es, et contemplait de loin le đ°, le voyant Ă prĂ©sent comme un tableau dans un cadre. Les toits bleu noir, les tourelles, les hautes cheminĂ©es et les murs de grĂšs Ă©taient rĂ©duits aux proportions d’une illustration de conte de fĂ©es. Ce n’Ă©tait plus la demeure de gens vivants et sensibles, c’Ă©tait la page d’un đ· d’images, ou une gravure aperçue au mur d’un musĂ©e, et dont la beautĂ© vous frappe au passage. » DaphnĂ© du Maurier (Le Bouc Ămissaire)
Beau chĂąteau !
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