»-. Voici venir Ă grande allure des marchands qui transportaient du đ et qui venaient de la mer. Ils avaient des harengs frais en quantitĂ©, car la bise favorable avait soufflĂ©. Ils ont aussi d’autres bons đ, Ă profusion, grands et petits dont leurs paniers sont bien remplis. đŠ, l’universel trompeur, Ă©tait Ă une portĂ©e d’arc. Quand il voit la charrette chargĂ©e d’anguilles et de lamproies, il s’enfuit au devant, sur la route, pour les tromper sans qu’ils s’en doutent. Alors, il se couche au milieu du chemin.

Il se vautre sur le gazon et fait le mort. Il retient son haleine en prison. · Regarde, lĂ , c’est un goupil, ou un đ-. Il vaut trois sols-. Dieu me garde. Il en vaut bien quatre, et c’est pour rien, nous ne sommes pas trop chargĂ©s, jetons-le sur notre charrette. Vois comme sa gorge est blanche et nette !-. Mais đŠ ne fait qu’en rire, il y a loin entre faire et dire. Il s’allonge sur les paniers, en ouvre un avec les dents, et en tire, sachez-le bien, plus de trente harengs. Il vide presque le panier, dans regretter ni sel ni sauge. Maintenant, il peut s’en aller. Puis, quand il a fait son saut, il crie aux marchands. -. Dieu vous garde, toutes ces anguilles sont Ă moi… et le reste est pour vous ! » Le Roman de đŠ (Chanson de geste du moyen-Ăąge )
Le Roman de Renart ! Une belle histoire. Joli portrait d’un renard.
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