-Dis, Christine, aide-moi à lâcher prise…- Hugh !

–Certes, je peux t’aider à lâcher prise… en peinture seulement.. Pour le reste, à l’aventure !- Tiens, ce portrait, je le réalise sur une toile de dimensions modestes, qui plus est rescapée d’une précédente tentative, elle possède tous les atouts pour lui laisser de l’initiative, enfin pas trop… J’en enduis grassement le fond au 🔪 pour travailler dans l’humide. Toujours au 🔪, je trace grossièrement une forme de visage, les yeux, la bouche, le nez, les cheveux, le cou. Sans trop de précision, pour ne pas figer la composition, et me laisser du champ libre.

J’ai appliqué la matière en abondance, ce qui provoque des coulures en positionnant le tableau à la verticale. Les coulures, donc, puisqu’il s’agit du but recherché, apparaissent, de façon aléatoire. Je ne cherche pas à les contrôler. Le tableau a pris le dessus. C’est du moins ce qu’il croit, à tort bien sûr. Car j’aurai le dernier mot. Je reprends pinceau et 🔪 pour lui donner sa forme définitive, celle que j’avais, à peu près, imaginé dans ma pauvre tête. J’ai lâché prise, ce qui bloque les rigidités et insuffle de la vie. Tout en gardant en mémoire mon propos initial, la difficulté étant de ne pas trop dévier, ce qui mènerait à un blocage.

Mon conseil. Facile, à la portée d’un débutant, voilà qui permet de porter sur l’art de PEINDRE un oeil léger, décomplexé, plein d’astuces et de créativité. À condition… de savoir, vouloir et surtout pouvoir lâcher prise ! Un perfectionniste aura du mal à ne pas contrôler son tableau de A jusqu’à Z. De même qu’une fofolle barbouilleuse farfelue, comme moi par exemple, peine à se soumettre à un concept académique, qui demande précision et discipline en sus d’un bon coup de ✏️. Bon, tout cela n’est pas bien grave, que chacun fasse donc selon son ressenti…-. . Dis, Christine, tu as vraiment lâché prise ?-. Certes. J’avais en projet une africaine à l’abondante chevelure crépue, qui s’est transformée en indienne…– Hugh !