Ruses d’Indiens

 »-. De tout le temps qu’il nous hébergea, nous n’eûmes pas à nous plaindre de son hospitalité, sans pourtant obtenir une promesse formelle qu’il se rangerait de notre côté en cas de conflit. Comme la plupart des Indiens, il tenait double langage, celui du ❤️ et celui de ses intérêts. Mingo ne fit pas de difficultés pour nous indiquer les itinéraires qui menaient aux autres tribus Choctaws. Toutes nous faisaient bon accueil après que nous leur avions montré nos 🎁. Toutes sauf la dernière. Le chef Soulier-Rouge, nous avait tendu un traquenard dans l’intention de nous livrer aux Français. Nous ne dûmes qu’à l’oreille fine et la perspicacité de notre interprète d’avoir la vie sauve. Nous nous évadâmes au milieu de la 🌃, les hommes de Soulier-Rouge se lancèrent à notre poursuite, nous en tuâmes une dizaine mais un des Blancs qui nous accompagnaient resta sur le carreau.

Sur le chemin du retour, nous apprîmes par les Chickasaws, qui s’étaient discrètement informés de notre itinéraire et de nos haltes, que notre mission semblait avoir réussi. J’écris semblait par prudence, car les sentiments des Indiens, à quelque nation qu’ils appartinssent, ne sont pas plus stables que les prairies tremblantes du Delta. L’abondance et la qualité de 🎁, les promesses qu’ils avaient reçues que nous en apporterions d’autres, avaient accompli des prodiges. Le gouverneur nous manifesta sa satisfaction en attribuant une prime d’une centaine de livres à chacun d’entre nous. Aujourd’hui, avec le recul du temps, je n’ignore plus que nous avons été les jouets d’une illusion. » Michel Peyramaure (Louisiana)