À la Trappe !

 »-. À votre séjour à la Trappe !-. C’est pourquoi, à la Trappe, les moines qui vivent dans le silence doivent connaître une réponse, ils doivent savoir comment remplir ce vide, eux qui se sont volontairement enfoncés dans la 🌃 pour découvrir la lumière. Tandis que moi…- Non, mon ami. Si vous en saviez aussi long que moi sur la religion  vous la fuiriez comme la peste. J’ai une sœur qui ne pense qu’à cela. La vie m’a appris une chose, c’est que la seule force active de la nature est la convoitise. Insectes, mammifères, hommes, femmes, enfants, nous sommes tous avides. Ce n’est pas très joli, mais qu’y peut-on ? La seule chose à faire est d’assouvir ces convoitises, de satisfaire les appétits des gens, de leur donner ce qu’ils désirent. Le malheur, c’est qu’ils sont insatiables –. Il soupira et se versa du vin.

-. Vous vous plaignez du vide de votre existence, elle m’apparaît, à moi, comme le Paradis. Un appartement pour vous tout seul, pas de liens de famille, pas de soucis d’affaires, et tout Londres pour vos ébats si le ❤️ vous en dit- . Sa voix était devenue dure et il y a avait de la rancune et de l’exaspération dans ses yeux. C’était la première fois qu’il trahissait des soucis personnels. – . Vous avez une veine insensée et vous n’êtes pas content ! Vous me dites que vos parents sont morts depuis des années, que personne n’a aucun droit sur vous. Vous êtes un homme libre, vous pouvez vous réveiller, manger, travailler, coucher seul. Appréciez votre bonheur. Et oubliez ce projet stupide d’aller vous faire moine à la  Trappe-.‘‘ Daphné du Maurier (Le Bouc Émissaire)