»-. Ils étaient dans les ruines de Shivta, pierres ocres au milieu d’un désert blond, fûts de colonnes dressées vers un ciel d’un bleu éblouissant, églises dont les nerfs s’étaient écroulées depuis plus de dix siècles, pressoirs à vin et ferme nabatéenne. Assis à l’ombre d’un mur, ils regardent le lointain moutonnement des dunes que la lumière commençait déjà à écraser. Aucun autre bruit que le grésillement des pierres sous le ☀️, la course précipitée d’un 🦎 et le chant à peine audible d’une alouette. -. On est bien. Enfin !-. Soudain l’horizon s’embrasa. Des avions passèrent en hurlant au-dessus des ruines. Des colonnes de chars apparurent dans le lointain, accompagnées de jeeps aux longues antennes de coléoptère. Une brigade blindée israélienne avait choisi ce terrain pour s’entraîner.

-. Foutons le camp, là où ils ne pourront jamais nous retrouver-. Ce n’est qu’un exercice. Malheureusement, nous sommes bloqués dans ces ruines. Où veux-tu aller, Susannah ?-. Dans un pays où règne enfin la paix, où il n’y a ni Vietnam, ni Harlem, ni Cisjordanie, ni luttes raciales, ni territoires occupés. Un pays sans colonies et sans problèmes politiques, où les étudiants vont sagement à leurs cours et n’ont pas de cocktails Molotov dans les poches -. Tu veux essayer la France, Susannah ? Un de mes amis m’a souvent répété qu’il fallait avoir vu, une fois dans sa vie, le mois de mai à Paris. » Jean Larteguy (Les libertadors)
Beau tableau, belles couleurs.
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