»-. Même préparé, mourir n’était pas aisé. Avec aversion, il se souvenait du long supplice que s’infligeaient certains moines japonais afin de »mourir vivants », mêlant ces deux états pour n’en faire qu’un seul. Tout en s’activant à leurs prières, des années, parfois plus de vingt ans avant la date qu’ils avaient arrêtée pour leur mort, les futurs momifiés se privaient pendant mille jours de 🐟 et d’oeufs, puis durant trois autres années s’interdisaient les céréales, avant de supprimer légumes et fruits. Enfin, ils ne se nourrissaient plus que de l’écorce du marronnier d’Inde et de boulettes de laque qui, contenant une grande quantité de tanin, commençaient lentement une oeuvre de momification.

Sentant la mort proche, l’ascète préparait sa tombe, sorte de caveau où il allait lui-même s’enterrer vivant. Recevant de l’air par le moyen d’un bambou creux, il signalait de loin en loin sa survie en frappant à l’aide d’un petit 🔨 la clochette qu’il tenait à la ✋, et que sa momie conserverait à jamais. Son maître, Konchug Pema, avait pu voir une de ces momies exhumée, parée de somptueux atours. Il en avait été horrifié. -. En se mortifiant si cruellement, ces moines attachent trop d’importance à leur corps. Le Bouddha lui-même renonça aux inhumaines privations qui n’aidaient pas à la progression de son âme. Sobriété et chasteté suffisent-. » Catherine Hermary-Vieille (L’initié)
Quuelque chose de malsain dans cette façon de préparer sa mort ! Joli poisson.
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