Les horreurs de la guerre

 »-. Le Père était un très vieux missionnaire qui avait passé toute sa vie en Chine avant d’être expulsé par les communistes. Il était arrivé au moment de la révolution de 1911, et il avait vu les corps aux têtes tranchées joncher les rues de Pékin, autour de la Cité interdite. La foule, indifférente, passait à côté d’eux. En 1925, à Shanghai, il avait assisté à l’exécution d’un certain nombre d’étudiants abattus d’un coup de revolver dans la nuque, les ✋ liées dans le dos. Ça se passait toujours dans la rue. Il se souvenait encore des milliers de paysans morts de faim ou victimes des Seigneurs de la guerre dont les cadavres gonflés descendaient le fleuve Yang-Tsé. Et les atrocités des Japonais, et celles des Rouges qui baptisaient riches propriétaires de pauvres bougres qu’on exécutait devant les tribunaux du peuple.

50x60cm  »Stalingrad  »

Mais toutes ces horreurs procédaient au moins d’une certaine logique. Tseu Hi, la vieille impératrice, défendait son trône contre les étrangers, . Tchang Kaïchek son pouvoir contre celui des communistes. Les Japonais voulaient s’emparer de la Chine, et Mao TséToung devenir Fils du Ciel. Même le fleuve Yang-Tsé avait ses raisons, il essayait d’échapper aux hommes qui voulaient emprisonner son cours puissant dans des barrages et des couloirs de ciment. Ce qu’il vit cette 🌃 -là, à la lueur des phares, était à ce point absurde, gratuit, stupide, qu’on aurait pu douter de l’existence de Dieu. » Jean Larteguy (Les libertadors)

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