– ». Ce fut le premier mois d’août de sa vie où elle compta les jours. Une semaine avant le grand départ, elle commença à préparer sa valise, questionnant Louise sur ce qu’il convenait d’emporter, sur le trajet, sur les régions qu’elle traverserait. -. Mais ce n’est pas le bout du monde, Maman !-. Enfin, le grand jour arrive. Un beau matin de début septembre, avec un ciel d’un bleu très clair ourlé à l’horizon d’une frange plus sombre…./… Tout au bout du plateau, la route en lacets bascula vers une immense vallée baignant dans une buée bleue. Une fois en bas, après bien des frayeurs en bordure du précipice, Philomène sommeilla.


Quand elle rouvrit les yeux, ils roulaient sur un grand boulevard bordé de frondaisons et de 🌲 parasols, entre lesquels on apercevait des 🏡 aux murs blancs. -. Nous y sommes -. Je la vois-. Non, ce sont des étangs où vivent les flamants roses. Encore cinq minutes, et nous y sommes-. Un peu plus loin, ils entrèrent dans un petit bourg étiré le long de la route, se garèrent sur une place entourée de platanes. Il fallut marcher un peu, puis soudain, passées les dernières 🏡, l’horizon s’ouvrit.-. Regarde !-.


Elles avancèrent un moment sur la plage. La 🌃 tombait, toute en soie verte, poudrée d’étoiles. Des langueurs tièdes passaient dans l’air qui, pourtant, fraîchissait. Les mouettes caressaient l’ombre qui semblait monter de la mer, et non couler du ciel. -. Il faut rentrer, tu dois être fatiguée. Mais n’aie pas peur, on reviendra-. Je ne suis pas fatiguée, non, mais c’est comme si j’avais bu -. Elle chancela, et Louise s’inquiéta.- Rentrons, Maman-. Mais Philomène s’arrêta, se tourna vers l’horizon où, entre la mer et le ciel assombris, palpitait encore une lèvre pourpre. -. Tu vois, je suis persuadée que c’est là-bas…- » Christian Signol (Les menthes sauvages)


Belle histoire, joli choix de tableaux pour l’illustrer.
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