Le Palais, c’est la rivière, grosse en hiver, squelettique en été, qui jouxte notre village. Tel un boulevard périphérique, elle enserre gens et lieux de ses ombrages, de sa sérénité, du bruissement de l’eau qui coule, de la faune qui habite ses abords, de son parcours bucolique plus ou moins accidenté. Et de ses surprises, un vrai bonheur pour le peintre, celui qui sait marcher, voir, regarder, humer et surtout interpréter. Me voilà donc, de bonne heure et de bonne humeur avant la canicule, sur le sentier du bonheur. Je veux y croquer la cabane ainsi que l’écluse.
Ce ne sont là, à l’échelle d’un territoire rural, qu’une mini-cabane et une minuscule écluse, à l’usage d’une dessinatrice fort modeste, car je suis, vous l’avez compris, plus barbouilleuse que perfectionniste. Je ne sors mon carnet que pour les grandes occasions, et je n’y trace, au stylo-bille s’il-vous-plaît, que les lignes fortes de la scénette qui m’inspire, d’un seul trait, sans repentirs. -. Dis Christine, pourquoi pas une photo ?-. Le croquis, succinct et même minimaliste, me permet de ne retenir que l’aspect général, ainsi que les détails qui m’agréent. Quant à l’ambiance, elle est dans ma tête, à moi de la recréer, de la sublimer, voire de l’imaginer…-


Mon conseil. – Mon carnet de croquis n’est pas destiné à être vu par le public, vous comprendrez bien que je n’ai pas envie de divulguer mes petits secrets de non-dessins. Il est d’ailleurs fort mal tenu, composé de feuilles volantes agrafées, gribouillé, embrouillé mais toutefois commode à l’usage, à la fois fractionnable et extensible. Bref à l’image de sa propriétaire. Vous voulez y jeter un coup d’œil ? Inutile d’aller raconter à ma clientèle ce que je dessine, et surtout ce que je ne dessine pas… .- Indissociable de mon carnet de croquis, ma bouteille d’eau, qui me permet de faire du chemin sans me soucier de l’intendance… J’avoue oublier mon téléphone une fois sur deux, et ce, souvent volontairement…

C’est bien raconté ! Jolie cabane.
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