»-. Emma maigrit, ses joues pâlirent, sa figure s’allongea. Avec ses bandeaux noirs, ses grands yeux, son nez droit, sa démarche d’🐦 et toujours silencieuse maintenant, ne semblait-elle pas traverser l’existence en y touchant à peine, à porter au front la vague empreinte de quelques prédestination sublime ? Elle était si triste et si calme, si douce à la fois et si réservée, que l’on se sentait près d’elle pris par un charme glacial, comme l’on frissonne dans les églises sous le parfum des fleurs mêlé au froid des marbres. Les autres mêmes n’échappaient pas à cette séduction. Le pharmacien disait. -. C’est une femme de grands moyens et qui ne serait pas déplacée dans une sous-préfecture -.

Les bourgeoises admiraient son économie, les clients sa politesse, les pauvres sa charité. Mais elle était pleine de convoitises, de rage, de haine. Cette 👗 aux plis droits cachait un coeur bouleversé, et ces lèvres pudiques n’en racontaient pas la tourmente. Elle était amoureuse de Léon, et elle recherchait la solitude, afin de pouvoir plus à l’aise se délecter en son image. La vue de sa personne troublait la volupté de cette méditation. Emma palpitait au bruit de ses pas. Puis, en sa présence, l’émotion tombait, et il ne lui restait ensuite qu’un immense étonnement qui finissait en tristesse. » Gustave Flaubert (Madame Bovary)
Beau portrait pour illustrer cette triste histoire.
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