»-. Soeur Thérèse de la Transfiguration -dans le monde, Isabelle Derain – est étendue au milieu du chœur, la face contre terre et les bras en croix. Elle est arrivée plusieurs fois en retard à l’Office. Et c’est la pénitence des postulantes aussi bien que des novices et des professes. Quelle humiliation peut-il y avoir à reproduire, à quelques pas du crucifix, la position même du Christ ? Soeur Thérèse est donc parfaitement heureuse. Et la pensée, présomptueuse et inexacte, que toutes ses compagnes, de la plus jeune à la Révérende Mère Générale, l’observent, ainsi prostrée, lui cause un certain plaisir, à terre et les bras en croix, tandis que les paroles magnifiques se répondent d’une rangée de stalles à l’autre.

Soeur Thérèse de la Transfiguration, voilà six mois qu’elle porte ce nom. Lorsqu’elle l’a choisi, la Mère Générale a imperceptiblement haussé les sourcils en la dévisageant. Puis laissé passer un instant avant d’aquiescer. Six mois de contraintes qu’elle ne se serait pas crue capable d’accepter. Chaque soir, elle s’était couchée épuisée, nouée de mille liens, percée de mille épingles. Chaque matin, elle a sursauté au tintement serré de la cloche. Et chaque matin, sa première pensée, avant le signe de croix et tandis que, dans le dortoir aux cloisons de toile s’élevait le bourdonnement des Ave Maria, sa pensée nue aura été. -. Mais qu’est-ce que je fais encore ici ?- » Gilbert Cesbron (Une 🐝 contre la vitre)
Un choix de vie un peu particulier ! Belles couleurs sur ce tableau.
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