»-. Gros comme une barrique, moustachu, les cheveux blancs, le đ€Ž Vladimir Dimitrievtch se vantait d’avoir atteint ses soixante -dix ans. Il avait perdu deux Ă©pouses, dont il avait eu sept fils. Nul n’ignorait qu’il ouvrait l’oeil, au cas oĂč se prĂ©senterait une troisiĂšme possibilitĂ© de procrĂ©er de nouveaux rejetons. Bien des pĂšres auraient aimĂ© lui prĂ©senter leur fille, afin d’accĂ©der par cette entremise Ă la fortune du vieil homme. Or, le đ€Ž Vladimir avait la prudence et le discernement d’une vieille douairiĂšre qui redoute de se faire dĂ©possĂ©der par un coureur de dot.

MalgrĂ© ses cheveux blancs, Vladimir n’en Ă©tait pas moins aussi viril que nombre d’hommes qui n’avaient que la moitiĂ© de son Ăąge. Il tenait par consĂ©quent Ă le prouver. Fier de ses prouesses, au moindre encouragement, il donnait dans la lubricitĂ© joviale, n’hĂ©sitant pas Ă se vanter de ses capacitĂ©s, surtout quand passait par lĂ une pimpante jeune fille. Les rejetons de Vladimir, jeunes gaillards bien dĂ©coupĂ©s, adoraient les festins gargantuesques et les bonnes bagarres. Ils s’emportaient pour un rien. Pourtant, ces garçons avaient des cĂŽtĂ©s bien sympathiques, ils suivaient systĂ©matiquement leur pĂšre dans ses dĂ©placements. On ne l’ignorait pas, inviter Ă la fĂȘte le đ€Ž Vladimir et ses sept fils tenait de la gageure. » Kathleen Woodiwiss (Ă la cour du Tsar)
Un personnage haut en couleurs ! Joli tableau.
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