
»-. Terre soleilleuse, où les ocres viennent buter contre les massifs forestiers, où l’été cisèle des épis qui semblent taillés dans l’or vierge, où l’automne empourpre les vignes, cette région pétrie d’histoire est à l’image de la France, ne serait-ce que par sa diversité. Jules Michelet disait que c’était une nouvelle Judée. On pourrait tout aussi bien la comparer à la Campanie, en raison des cyprès qui rythment ses paysages. La mer et la terre s’interpénètrent dans les étangs salés qui bordent la côte, rappelant les Landes et les Charentes.


La douceur succède brusquement à la rudesse des roches déchiquetées. Les vents sont curieusement personnalisés, comme dans l’Antiquité. L’ Autant blanc, qui lave le ciel. L’Autan noir qui l’encombre de lourds ☁️. Le Cers qui apporte la fraîcheur. Et le Marin, qui se charge de remugles salés. Dans les casses du Minervois, le ☀️ est celui de la Castille, et c’est avant l’aube qu’il faut se rendre dans les vignes. À Limoux, c’est un microclimat. Le contraste est partout ! Des 🏰 se dressent sur des escarpements qui donnent le vertige. Les fermes, les granges ont l’allure de villes gallo-romaines, ce que beaucoup d’entre elles étaient à l’origine. Il importe peu de savoir si ceux qui les habitent ont du sang arabe, ou wisigoth, ou romain. La terre, et son histoire, les ont modelés, fondus en une race qui est celle des Occitans.


Il est vrai que cette terre regorge de témoignages. Et qu’il n’est pas rare que le soc des charrues exhume soudain un visage mutilé ou souriant, une ✋ de marbre, des petites pièces de monnaie à l’effigie des empereurs romains, de ces petites statuettes de bronze représentant des divinités, les Lares. Ceux qui font ces trouvailles peuvent se réclamer d’un passé deux fois millénaire, en tirer quelque orgueil, mais aussi méditer sur les vanités humaines, et se réjouir de vivre. » Georges Bordonove (La tragédie cathare)


Belle série de tableaux pour illustrer cette histoire.
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