»-. Une petite fille avec des tresses et une jupe plissĂ©e se hissa sur le tabouret du đč, puis attendit que le silence soit revenu pour poser ses â sur le clavier. Elle ne devait pas avoir plus de neuf ans, mais elle jouait merveilleusement bien. Elle attaqua une mĂ©lodie mĂ©lancolique qui s’Ă©leva dans la đ comme une plainte dĂ©chirante. La voix d’Irina vint s’y mĂȘler harmonieusement. Le public Ă©tait hypnotisĂ©. La chanson d’Irina, en russe, parlait d’une femme qui avait perdu son amour Ă la guerre mais retrouvait le goĂ»t pour la vie chaque fois qu’elle pensait Ă lui. Les paroles me firent monter les larmes aux yeux. -. Ils m’ont dit que tu ne reviendrais pas, mais je ne les ai pas crus. Tous les trains sont rentrĂ©s sans toi, mais finalement j’avais raison. Du moment que je peux te voir dans mon â€ïž, tu es avec moi pour toujours -.

Je me souviens d’une amie de ma mĂšre Ă Harbin, une chanteuse d’opĂ©ra dont je connaissais seulement le prĂ©nom, Katja. Sa voix avait le pouvoir de vous briser le â€ïž. D’aprĂšs elle, c’est parce que, quand elle chantait une chanson triste, elle pensait Ă son fiancĂ©, disparu pendant la RĂ©volution. J’observais Irina debout au milieu de la scĂšne, dans sa đ flamboyante. Ă qui pensait-elle ? Ă son pĂšre et Ă sa mĂšre qu’elle ne reverrait jamais plus ? Elle Ă©tait orpheline. Et moi aussi, en quelque sorte. » Belinda Alexandra (Le GardĂ©nia Blanc)
Belle histoire, joli portrait.
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