»-. Ă Paris, l’heure est Ă la christianisation, et l’Ă©vĂȘque Marcel joue un rĂŽle de catalyseur. Pour retrouver la trace du vĂ©nĂ©rable prĂ©lat, il faut porter notre regard vers le carrefour des Gobelins. Ă l’Ă©poque, dans ces terrains hors des murs de la ville, les marais grouillent de bestioles plus ou moins sympathiques. Sous la vase des rives de la BiĂšvre, un saurien impressionne les habitants, leur imagination en fait un animal malĂ©fique. Ce gros đ aurait dĂ©vorĂ© le cadavre d’une femme de sang noble, mais de mauvaise rĂ©putation, dont la dĂ©chĂ©ance notoire faisait un parfait exemple de pĂ©cheresse.

L’Ă©vĂȘque Marcel, peut-ĂȘtre particuliĂšrement vigoureux, ou bien alors courageux, n’hĂ©site pas… Au nom de la christianisation de la Gaule, pour dĂ©montrer Ă tous la force du vrai Dieu, il assĂšne deux bons coups de crosse sur la tĂȘte de cette bĂȘte, qui devient alors pour la lĂ©gende pieuse… un authentique đČ. Les paĂŻens convertis, ou soulagĂ©s, par le miracle accompli en attribuent gĂ©nĂ©reusement d’autres Ă Marcel. CanonisĂ© pour avoir extirpĂ© le Mal du marais et libĂ©rĂ© les riverains du monstre qui les menaçait, saint Marcel devint leur protecteur. Et, si l’on habite le quartier, on peut tout lui demander ! Ă sa mort, en 436, l’Ă©vĂȘque est enterrĂ© prĂšs de l’endroit oĂč il a rĂ©alisĂ© son exploit. Certains fidĂšles vont mĂȘme jusqu’Ă se faire enterrer Ă cĂŽtĂ© de leur vĂ©nĂ©rĂ© protecteur. Peu Ă peu se constitue un vĂ©ritable cimetiĂšre palĂ©ochrĂ©tien. C’est le premier cimetiĂšre chrĂ©tien de la Gaule Ă Paris. » Lorant Deutsch (MĂ©tronome)
Une belle histoire. Beau portrait de serpent.
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