

»-. Vous désirez ?-. Je voudrais que vous me parliez de la Russie-. Il se frotta le menton et la joue de sa ✋ couverte de tâches de vieillesse, avant de se laisser choir lourdement sur la chaise en face de moi. On aurait cru que, toute sa vie, il m’avait attendue, qu’il avait attendu ce jour. Ce moment. Après avoir pris quelques minutes pour rassembler ses forces, il se mit à me décrire les champs d’été frémissant de boutons d’or, les bouleaux, les forêts embaument les aiguilles de pin et la mousse écrasée sous les pas.


Ses yeux brillaient quand il se rappelait ses courses d’enfant après les écureuils, les 🦊 et les belettes, ou encore le goût des raviolis vapeur que sa mère lui servait, tout fumants, les soirs d’hiver glacé. Toute la salle s’interrompit pour l’écouter, et, lorsqu’il était trop fatigué, les autres se relayaient afin de meubler les silences. La vieille femme hurla, imitant le 🐺 solitaire de la forêt. L’homme au béret entonna la mélodie des grosses cloches d’église qui sonnaient les jours de fête. La poétesse décrivit les paysans qui récoltaient le 🌽 et l’orge dans les champs. Tout du long, les deux femmes en noir ne cessèrent de gémir, ponctuant chaque récit d’un. -. Et seulement dans la mort nous rentrerons chez nous-. » Belinda Alexandra (Le Gardénia Blanc)


Belle série de tableaux pour illustrer cette histoire.
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