»-. Je jetais en passant un coup d’oeil au numéro cinq, et son air coquet me remplit de honte. Quelqu’un avait prodigué l’amour et les soins dont nous aurions dû l’entourer. Des jardinières faisaient des taches de couleurs vives sur la façade. Une porte en bois verni toute neuve avait remplacé notre vieille porte bleue, et le minuscule jardin de devant, d’à peine un mètre de profondeur, arborait un nouveau muret en brique, des bacs de pétunias écarlates et un demi-cercle de gazon tondu au bord de l’allée menant au perron. Et ce n’était pas le seul. Même si, ici et là, des jardins en désordre et des peintures écaillées révélaient la présence d’habitants incapables ou peu désireux de suivre l’exemple, d’une manière générale la rue avait gagné en standing. Confirmant les propos selon lesquels le prix des propriétés avaient grimpé en flèche.

Sans doute était-ce dû, en partie, à la vente des logements sociaux dont les portes uniformément jaunes avaient été comme des verrues pendant vingt ans. À présent, il était impossible de les distinguer de ceux qui avaient toujours été dans le secteur privé. Combien appartenaient encore à leurs anciens locataires ? À en croire les rumeurs, certains avaient été vendus en moins d’une année, atteignant une rentabilité de cent pour cent du capital investi. Mais les plus malins étaient restés, et avaient vu croître leur plus-value. » Minette Walters (Un 🐍 dans l’ombre)
Jolie maison pour illustrer cette histoire.
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