»-. Du reste, Besson ne sort guĂšre la đ. Il est de ces gardes-chasse qui pensent que les braconniers aiment leur lit autant qu’eux-mĂȘmes. Que leur plaque de cuivre et les initiales du patron peintes en blanc sur chaque barriĂšre sont de suffisants porte-respect. NĂ© au village, il ne redoute rien tant que verbaliser. Sa femme a des ennuis, ensuite, avec les femmes des dĂ©linquants, tous plus ou moins cousins. Dans ses tournĂ©es diurnes, il s’arrange toujours pour faire beaucoup de bruit et, si un acharnĂ© ose tirer un đ° trop prĂšs de lui, il crie trĂšs fort -. Attends un peu que je t’attrape !- et se met Ă courir quand l’autre a sautĂ© trois haies.
Une fois, tout de mĂȘme, il a arrĂȘtĂ© un poseur de collet, opĂ©ration moins dangereuse car le gars n’avait pas de fusil, et moins impopulaire car il s’agissait d’un Ă©tranger. Mais Monsieur Heaume n’a pas donnĂ© suite, Monsieur Heaume non plus ne veut pas d’histoires. S’il est maire, il est aussi candidat au Conseil gĂ©nĂ©ral. Monsieur Heaume a un garde-chasse, comme il a des chambres inutiles, de l’argenterie inutile au đ°. Question d’apparat ! Du reste, Besson a ses avantages, il sert aussi de chauffeur, il bricole un peu partout et sait perdre aux boules, jeu prĂ©fĂ©rĂ© de Monsieur Heaume. Enfin, il connaĂźt le pays Ă fond, c’est un cadastre ambulant et un excellent agent Ă©lectoral. » HervĂ© Bazin (L’huile sur le đ„)

Jolie biche !
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