»-. Il n’Ă©tait pas rare que le đ€Ž me visite par surprise. ProblĂšmes mĂ©taphysiques ou philosophiques, conscience troublĂ©e, recherches laborieuses le poussaient vers moi, dont il espĂ©rait de miraculeux Ă©claircissements. J’apprĂ©ciais ces tĂȘte-Ă -tĂȘte oĂč mon ami, loin de sa famille et des charges de sa fonction, savait se montrer simple et naturel. Ce qu’on taxait chez lui de folie n’Ă©tait qu’une perpĂ©tuelle inquiĂ©tude de la vie dans l’au-delĂ , une terreur de la mort.

Sans cesse la hantise d’ĂȘtre cernĂ© par les Ăąmes en peine l’obsĂ©dait. Il entendait des bruits insolites, apercevait de furtives apparitions, humait des odeurs douceĂątres que nul souffle d’air ne pouvait dissiper. Ces pensĂ©es morbides n’Ă©taient pas provoquĂ©es par un esprit faible mais par les ravages d’anciennes terreurs, jamais cicatrisĂ©es. Enfant, lorsqu’il ne savait pas ses leçons, son prĂ©cepteur l’enfermait dans un cagibi noir. L’effroi lui procurait de terribles crises nerveuses. Puis c’Ă©tait l’abbĂ© chargĂ© de son Ă©ducation religieuse qui le menaçait, pour une peccadille, des pires tourments de l’enfer, Ă©voquant des đ velus activant d’immenses fournaises oĂč gĂ©missaient les Ăąmes des damnĂ©s… ». Catherine Hermary-Vieille (L’initiĂ©)
Triste vie ! Un tableau original !
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