»-. Ma mère, mécréante, permit cependant que je suivisse le catéchisme, quand j’eus onze ou douze ans. Elle n’y mit jamais d’autre obstacle que des réflexions désobligeantes, exprimées vertement. Elle ouvrait mon 💷 au hasard et se fâchait tout de suite-. Révéler, avouer, et encore avouer, et exhiber tout ce qu’on a fait de mal ! Le taire, s’en punir au fond de soi, voilà qui est mieux. Voilà ce qu’on devrait enseigner. Mais la confession rend l’enfant enclin à un flux de paroles, à un épluchage intime, où il entre bientôt plus de plaisir vaniteux que d’humilité… Je t’assure ! Je suis très mécontente. Et je m’en vais de ce pas en parler au curé !- . J’imaginais, troublée, un entretien dramatique, des menaces, des invectives, entre ma mère et le curé -doyen…

-. Ça y est, je l’ai ! -. Le curé ?-. Non, voyons ! La bouture du pélargonium qu’il gardait si jalousement, tu sais, celui dont les fleurs ont deux pétales pourpre foncé et trois pétales roses ? Le voilà, je cours l’empoter…-. Tu lui as bien savonné la tête au sujet de la petite ?– Oh non, quelle idée ! Tu n’as aucun tact ! Un homme qui non seulement m’a donné la bouture de son pélargonium, mais qui m’a encore promis son chèvrefeuille d’Espagne, à petites fleurs panachées de blanc, celui dont on sent d’ici l’odeur, tu sais, quand le vent vient de l’ouest…- » Colette (La 🏡 de Claudine)
un joli brouillis végétal à l’image ces réflexions à propos de la religion et de ceux qui la diffusent
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La religion et la mécréantise peuvent faire bon ménage ! Joli tableau.
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