»-. J’ai cinquante ans. J’étais jeune, alors, et j’étudiais le droit. Un peu triste, un peu rêveur, imprégné d’une philosophie mélancolique, je n’aimais guère les cafés bruyants, les camarades braillards, ni les filles stupides. Je me levais tôt, et une de mes plus chères voluptés était de me promener seul vers huit heures du matin, dans la pépinière du Luxembourg. Vous ne l’avez pas connue, vous, cette pépinière. C’était un jardin oublié de l’autre siècle, un jardin joli comme un doux sourire de vieille. Des haies touffues séparaient les allées étroites et régulières, allées calmes entre deux murs de feuillage taillés avec méthode. Les grands ciseaux du jardinier alignaient sans relâche ces cloisons de branches. Et, de place en place, on rencontrait des parterres de fleurs, des plates-bandes de petits 🌲 rangés comme des collégiens en promenade, des sociétés de rosiers magnifiques, ou des régiments d’🌲 à fruits.

Tout un coin de ce ravissant bosquet était habité par les 🐝. Leurs 🏡 de paille, savamment espacées sur des planches, ouvraient au ☀️ leurs portes grandes comme l’entrée d’un dé à coudre. Et l’on rencontrait tout le long des chemins les mouches bourdonnantes et dorées, vraies maîtresses de ce lieu pacifique, vrais promeneurs de ces tranquilles allées en corridor. Je venais là presque tous les matins. Je m’asseyais sur un banc et je lisais. Parfois, je laissais retomber le 💷 sur mes genoux, pour rêver, pour écouter autour de moi vivre Paris. Et jouir du repos infini de ces charmilles à la mode ancienne. » Guy de Maupassant (Contes de la Bécasse)
Très belle illustration pour les mots de ce maître qu’était Maupassant.
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Un tableau original pour illustrer cette belle histoire.
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