»-. Elle préféra s’asseoir un temps sous l’ombre lumineuse d’un olivier. Elle avait envie d’emplir sa poitrine du vent qui retroussait les feuillages d’argent vert, caressait de son haleine la campagne florissante, et collait à son buste l’étoffe légère qui épousait ses formes. Elle s’emplissait les yeux de la beauté que Dieu avait dispensée à ce pays.


Au pied de la chaîne des monts du Liban, où s’attardaient des neiges printanières cernées d’épaisses forêts de cèdres, des vignes en bon ordre, des orangers, des palmiers, des citronniers, des bananiers occupaient, de sommets en terrasses puis de terrasses en vergers, en prés, en champs cultivés, la plaine fertile environnant Arqa. Sur le plateau vallonné, qui s’élevait doucement au pied de la ville assiégée, une oliveraie sillonnée de petites routes offrait le manteau gris et bleu, frémissant, de son ombrage.


-. C’est là une terre bénie. Une terre semblable au pays de Canaan, où les Écritures disent que coulaient le lait et le 🍯. Il ferait bon s’y attarder. La mer est proche, et cette vallée opulente ressemble à une belle femme féconde, alanguie, aux approches des monts du Liban qui se dressent à ses côtés, grandioses et protecteurs comme de hauts et puissants barons. Tant de séduction explique l’acharnement du comte de Toulouse, et pourrait bien en retenir certains-. Elle ferma les yeux, huma longuement les senteurs de ce sol étranger et si tentateur, et se serait sans doute laissée aller à s’allonger sur l’herbe, sous l’olivier, pour se fondre en cette terre si généreuse. » Jeanne Bourin (Les Pérégrines)


Belle série de tableaux pour illustrer ce texte.
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Tres beau texte et tableaux. Ça donne envie d’aller au Liban.
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Very nice 🙏
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