
»-. Sur les bords de Seine, le drame est palpable. Des hordes de Barbares germains, casqués et armés de haches, déboulent dans les campagnes, ravagent les récoltes, pillent les richesses. Prudemment, ils ne s’en prennent pas à la cité elle-même. En revanche, la partie de Lutèce étendue sur la rive gauche de la Seine ne constitue qu’un quartier excentré, fragile et riche… Cette Lutèce-là, belle, opulente, sans défense, est à prendre ! Des houles successives fondent sur elle, avant de disparaitre aussi vite.


Et quand les Germains s’éloignent, il faut craindre les bagaudes. Ces bandes hétéroclites, formées de brigands, de soldats déserteurs, d’esclaves évadés et de paysans sans terre, ne s’attaquent pas aux légions romaines, évitent les cités, mais répandent la terreur dans les fermes et les champs. Les collines ne sont plus seulement hantées de bêtes féroces et de chimères. Tout un peuple en haillons se cache dans leurs flancs. Vivant aux confins de l’empire, ces bandits s’abattent sur les villages et les habitations isolées, égorgeant et violant, emportant tout ce qui semble avoir de la valeur.


C’est ainsi que l’on aperçoit parfois sur les chemins éloignés, d’étranges cohortes d’hommes impitoyables, tous chargés de coupes d’or, d’armements disparates, de jarres lourdes des meilleurs vins. Poussant devant eux des 🐑 et des 🐄 bien gras, et traînant comme un autre bétail des femmes terrorisées aux ✋ liées, qui étouffent leurs pleurs pour ne pas éveiller la cruauté de leurs nouveaux maîtres. Sous la menace conjuguée des Barbares et des bagaudes, l’aristocratie romaine déserte Lutèce vers les années 270. La cité se transforme, l’élégante ville qui s’étendait sur la rive gauche, désormais saccagée, se voit en partie délaissée… » Lorant Deutsch (Métronome)


Beau choix de tableaux pour cette histoire.
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Beaux tableaux
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