»-. De l’autre côté de l’eau, l’inconnu s’annonçait redoutable. Ce ne serait plus en pays chrétien que l’immense foule des croisés se retrouverait, après avoir franchi puis dépassé Constantinople pour franchir le Bosphore. Ce serait en territoire occupé par les païens, les Sarrazins, ces ennemis de Dieu ! Ceux-là même qui avaient interdit depuis une cinquantaine d’années l’accès du Saint Sépulcre aux gens d’occident, qui avaient chassé et torturé les chrétiens de Jérusalem, opprimé les populations syriennes ou arméniennes restées fidèles au Christ et les avaient livrées à la persécution des musulmans. Ces mécréants, qui avaient détruit un si grand nombre d’abbayes, d’églises, que c’en était pitié !

Lors du concile de Clermont, le Pape avait évoqué les souffrances endurées par les chrétiens des terres lointaines, les supplices infligés aux pauvres pèlerins qui, bravant tous les périls, avaient tenté de se rendre aux lieux saints. La menace sans cesse grandissante que la race impie des dévastateurs faisait peser jusqu’aux portes de Constantinople… Les ❤️ de la chrétienté s’étaient enflammés. Les difficultés innombrables, les peines, les séparations et les maux à prévoir ne faisaient pas obstacle à l’embrasement que l’appel d’Urbain Deux, véritable boute-feu, avait allumé sur son passage. » Jeanne Bourin (Les Pérégrines)
terrible histoire, beau tableau.
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