
»-. Ce vent ! Tout près de moi, il secoue le rideau de fer de la cheminée, les tôles des cabanes à lapin et, s’engouffrant dans les lucarnes du grenier, il fait bruire les fanes des haricots qui sèchent sur de longs fils. Je dors, je me réveille, je me rendors, enfoncée dans mon inquiétude et dans ce monde trouble du demi-sommeil où la conscience lutte contre le rêve. Ce vent ! Un peu plus loin, il torture les frênes et les rouvre, il rebrousse le poil des 🐕 errants dans la 🌃… Je n’y suis pas, vous n’y êtes pas. Nul n’y est, sauf l’ombre…


Ce vent ! Au loin, dans la campagne, il déporte les chouettes en leur grand vol feutré. Dense comme une écharpe, il les enveloppe, il étrangle les souches à grosses têtes qui simulent et qui sont peut-être, celle-ci un braconnier à l’affût, celle-là un homme aux aguets. Ce vent ! Ce vent ! Depuis la côte, il s’étire, il file de long, rasant l’herbe de haie en haie, buttant contre des remparts de ronces et d’ajoncs, secouant le genêt, faisant grêler les prunelles, siffler le trou de mésange foré dans un tronc de pommier.


Renouvelé sans cesse, il repart, important, exportant, avec un bruit de billets froissés, les derniers pétales, les premières feuilles mortes. Et surtout les odeurs. Ces innombrables odeurs de l’automne, plus compactes que les frêles parfums d’avril, mois sans poil et sans plume. Les odeurs ! Les 🐕 errants, et chez nous, où l’on n’attache guère les 🐶, ils le sont presque tous, les 🐕 errants s’en gavent. Voyez celui-ci ou plutôt celle-ci qui trotte, l’oreille sur l’oeil, humant là, reniflant ailleurs avec insistance. » Hervé Bazin (L’huile sur le 🔥)


Splendides interprétations, inspirées et saisissantes de vie.
Bon, je me réabonne au blog même si je ne m’étais pas désabonné… 😀…les facéties de WordPress n’en finiront donc jamais ?
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Beaux tableaux pour illustrer ce texte, c’est d’actualité, le vent souffle fort ce soir chez moi !
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