Le musicien était sourd…

 »-. La destinée de Beethoven fut des plus cruelles. Peut-on, en effet, imaginer rien de plus terrible pour un homme que d’être privé du sens qui lui est indispensable pour accomplir sa mission spirituelle ? Une semblable intervention du destin ne signifie pas seulement un lourd fardeau supplémentaire qu’il lui faudra porter jusqu’à la fin de ses jours, un mal qui à tout instant rappelle l’idée de la mort. Elle signifie l’impossibilité immédiate et complète de poursuivre la réalisation de l’idéal. Un musicien sourd est chose aussi inconcevable qu’un peintre aveugle, un orateur muet, un cavalier cul-de-jatte ou un poète sans âme.

Afin que l’on comprenne parfaitement ce que fut la destinée de Beethoven, il me faut avoir recours ici à quelques lieux communs. Beethoven fût-il né doué du grand génie musical qui en fait fut le sien, mais eût-il été sourd de naissance, jamais, naturellement, il ne serait devenu musicien. J’irai même plus loin, si la surdité l’avait frappé d’un seul coup, le privant complètement de l’ouïe de la manière instantanée et affreuse dont un autre est parfois privé de la vue, sans aucun doute, à partir de ce moment, il eût été incapable de continuer son œuvre. Et de remplir sa mission. » Carl von Pidoll (La vie passionnée de Beethoven)

30x40cm  » Lulu le pianiste  », collection privée

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