»-. Cet homme excerçait sur elle une fascination contre laquelle elle se découvrait sans défense. Il la captivait… Les yeux dilatés, elle se repaissait de sa vue. Il était de si haute taille qu’il dépassait presque d’une coudée les plus grands de ses compagnons. Mince, avec le cou, les épaules, la poitrine et les bras superbement musclés, sous le haubert de mailles qui lui tombait jusqu’aux genoux, et sous la tunique de cuir garnie de plaques de métal, d’anneaux, de têtes de clous, qui le recouvrait, il apparaissait fort comme un chêne et souple comme un 🌲 sylvestre. L’épée au côté, un poignard glissé dans sa large ceinture, un court manteau d’écarlate agrafé sur l’épaule gauche par un fermoir d’or, il avait tout du preux chevalier.

De teint clair, avec ses lèvres rouges bien dessinées, il portait courts, coupés au-dessus des oreilles, des cheveux d’un blond-blanc semblables à ceux de sa soeur. Comme il avait retiré son heaume bruni, ses mèches claires, ainsi que paille après la moisson, brillaient dans les rayons du ☀️ qui se faufilaient à travers les toiles mal jointes. Rasé de près, contrairement aux guerriers francs qui portaient tous la barbe, il y gagnait, en dépit de ses quarante ans, un certain air de jeunesse. Sauvagerie et charme, sensualité et intelligence, courage et habileté le définissaient tour à tour. Bohémond était ainsi fait, corps et âme, que ses contradictions étaient devenues ses meilleures chances. » Jeanne Bourin (Les Pérégrines)
Un personnage imposant ! Beau portrait.
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