». Mais suis-je une artiste ? Je ne sais pas. Le cancan est-il un art et mérite-t-il que l’on s’y consacre ? Je suis divisée. Cette danse ne rabaisse-t-elle pas la femme en l’enfermant dans un rôle de demi-pute, de femme légère, frivole et facile ? N’est-elle pas bêtement nationaliste ? Les danseuses classiques et modernes qui nous regardent d’un oeil méprisant n’ont-elles pas raison ? Nous, les cancaneuses, ne sommes-nous pas de pauvres cloches, des têtes brûlées qui risquons chaque soir de nous rompre les os ? Quel est donc notre message ?


Je suis pourtant convaincue que notre provocation prend sa source dans l’esprit anarchiste, ne sommes-nous pas avant tout des rebelles, et n’est-ce pas un signe de libération que de se démarquer de la grâce attendue, en accomplissant des prouesses acrobatiques ? Face à ces interrogations, je décide de faire des recherches. Si je ne peux me consumer dans la danse, je vais la consommer intellectuellement. Exaltée par cette idée qui me dope, aller au bout de ma passion me donne l’impression de naître. Religieusement, en retenant mon souffle, j’épluche les fichiers. À Cancan, il n’y a rien. -. Cherchez à bal et danse– me dit l’employé en blouse grise… » Nadège Maruta (Follement Cancan)


Mon conseil. À la marge de chaque science, technique, art doctement et académiquement expliqués à la société et y jouant un rôle à la fois majeur et reconnu, il existe des choses et des gens qui échappent au contrôle établi. Se jouent des dogmes et des diktats. Font confiance à leur instinct, à leurs motivations, à leur aspirations, et à leurs goûts, bons ou mauvais… Ainsi, gravitant autour de la peinture, respectant les techniques -par obligation-, mais pas forcément les rites -par choix ou par manque de choix -, les adhérents de notre atelier de peinture se posent, et posent, la question suivante. -. Dis, Christine, Suis-je un(e) artiste ?- Question à laquelle je rétorque sans hésiter. -. La réponse est en toi…-


Intéressante réflexion, bien illustrée.
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