»-. Comment a-t-il pu, alors, continuer à composer, devenu sourd ? Où ses facultés créatrices trouvaient-elles désormais leurs nourritures ? Beethoven, précisément parce qu’il était détaché du monde des causes et des effets, trouva dans la musique le moyen de franchir les portes qui, jusque là, l’avaient empêché de pénétrer dans le monde de la vérité existant derrière le monde des apparences.


La surdité seule, le fait d’être étranger à l’univers de la musique exécutée n’auraient évidemment pas suffi à lui faire franchir ces portes. Prétendre cela serait absurde. Mais la surdité, à laquelle s’ajoutaient la force de l’inspiration et le sentiment impérieux que Beethoven avait de sa responsabilité d’artiste opérèrent le miracle. Elles supprimèrent la nécessité de ce qui est perceptible à l’ouïe. Elles transportèrent son activité musicale du monde des causes et des effets dans un autre univers, fait de sagesse et exempt de luttes, le monde que nous sentons être l’éternité. Mais, encore une fois, comment cela lui fût-il possible ? Il ne pouvait plus rien composer de neuf parce qu’il était sourd. Et cependant il trouva à créer des œuvres nouvelles à cause même de sa surdité ? Affirmer chose pareille, n’est-ce pas trop exiger de la crédulité du lecteur ? Il se peut… » Carl von Pidoll (La vie passionnée de Beethoven)


Mon conseil. Le hasard faisant bien les choses, à moins que cela ne fut la nécessité, il se trouve que, tout en relisant passionnément la vie de Beethoven, j’accueille plusieurs débutants dans chacun de mes deux cours de peinture, rentrée des classes oblige. Qui dit débutant dit interrogations, notamment quant à la faculté créatrice –l’aurais-je, ou ne l’aurais-je pas ?- qui se démarque du simple copié -collé et donne à l’apprenti peintre les vraies sensations artistiques, celles qui font passer le grand frisson. Sans faire de grands discours, le simple rappel du génial compositeur Ludwig van Beethoven, devenu progressivement sourd, leur fait toucher du pinceau le concept que l’on peint d’abord dans sa tête, avant d’élaborer la moindre composition. Laquelle se barbouille ensuite de taches de couleurs au gré de son habileté et de ses connaissances techniques…


Beau choix de tbleaux pour illustrer cette réflexion.
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