Liqueur made in Vendée

 »-. Une tradition particulièrement répandue en Vendée nous paraît constituer une remarquable synthèse entre les récits du type Alcool de singe et les rumeurs du type Souris dans la boisson. C’est celle de la vipérine. Cette liqueur s’obtient, dit-on, par la recette suivante : il faut introduire une vipère, vivante, dans une bouteille qu’on emplit ensuite d’eau-de-vie. L’animal, en tentant de se libérer, mord le verre du flacon, et crache ainsi son venin, qui constitue le secret du goût si particulier, qui intrigue tant les invités.

Mais cet alcool doit se conserver dans la bouteille où se trouve la vipère. On prend soin de l’entourer d’un papier opaque ou d’un tissu, pour cacher la vérité aux dégustateurs, lorsqu’on leur sert la précieuse goutte. Mais, une fois qu’ils l’ont bien savourée, on retire le cache, et ils ont un haut-le-cœur, ou vomissent en découvrant le reptile conservé intact dans le liquide. –Beaucoup ici mettent de jeunes vipères vivantes dans l’eau-de-vie, qu’ils boivent ensuite comme élixir de jouvence. Mais il faut que ce soit une femelle, et qu’elle soit vierge-. Cependant, on conviendra volontiers que la condition de virginité imposée, dans la recette, à une vipère femelle, fait glisser cette intéressante médication du côté de la mythologie… » Jean-Loïc Le Kellec (Alcool de 🐒 et liqueur de 🐍)