Danse avec Norberto

 »-. Le psychiatre de Norberto m’a expliqué que son passé était extrêmement lourd, que la paranoïa dont il souffrait n’était pas curable, et qu’il pouvait seulement le soulager avec des tranquillisants. Mais je ne peux pas me résigner, je suis convaincue que la force de mon amour le sauvera. Je mets en place un plan d’action. Dès son réveil, je demande à Norberto d’écrire ses rêves. Puis je le fais parler. Un petit café, une douche, je lui demande d’enfiler son collant de danse. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit… Il transpire à grosses gouttes, repos, nous sortons nous aérer avant de prendre notre cours de tango.

Il a 38 ans, cela fait un an qu’il n’a pas dansé. Pour être beau, il est beau, mais objectivement son niveau de danse n’est pas fabuleux, sa base classique est limitée, son jazz ringard. En tant que cavalier dans le Tango, sa problématique avec les femmes explose. Dans ses bras, en tant qu’amante ou danseuse, je ne suis pas aimée. Le corps à corps sensuel avec mon professeur de tango m’éclaire sur le désir que je peux susciter. Il faut regarder la réalité en face… Norberto n’a pas d’attirance physique pour moi. Non parce que je suis grosse et moche. Mais sans doute simplement parce que je suis une femme ! » Nadège Maruta (Follement Cancan)