Moi, et ma 🐕 Grouse

 »-. Retrouver ma chambre, la vue étroite qui donne sur le jardin désolé, les 💷 qui, accotés à un mur humide, se chargent d’une odeur saumâtre, les disques dont un seul m’intéressait alors que je voulais précisément ne pas l’entendre, tout cela est intolérable. Grouse n’est pas un animal de compagnie. Elle n’aime que les bois et les marais, les rocailles hérissées de fougères où son poil roux la rend invisible, les endroits où l’instinct éveille en elle une intelligence cruelle du gibier. De retour à la 🏡, c’est une bête amorphe qui se cache sous le lit et dort secouée de hennissements, jusqu’à ce que je la pousse dehors pour qu’elle achève sa 🌃 au chenil.

Rien de ces présences muettes et tièdes avec lesquelles on échange une caresse, un regard, une pensée affectueuse dans le silence d’une pièce où cliquette la pendule de chevet. Si le temps n’était pas mesuré, j’écrirais un 💷 sur les hommes et les 🐕, leurs rapports parfaits dans l’aventure ou les épreuves de force. Et qui se gâtent dans les faiblesses de la vie quotidienne, s’emplissent de suspicion et d’acrimonie, quand ils ne sombrent pas dans la niaiserie infantile. Cet après-midi-là, plutôt que de rester à écouter de la musique ou à lire distraitement un 💷, je pris mon fusil et sifflai Grouse… » Michel Déon (Un taxi mauve)