»-. Eh bien oui, je suis un chou, plein de limaces, mais un chou, tout livré à sa 🐐, puisqu’il n’y a pas de 🐺. Je suis insuffisant, oui. Je suis médiocre, oui. Je suis râleur, mais un soumis. Oui, tant pis. Au moins je le sais, c’est beaucoup de le savoir. Je ne suis pas satisfait, je me disais, l’autre jour, -. Vivre avilit-. Le problème, le seul, entre nos quatre murs, entre nos quatre bras, c’est ça. Dans une petite mesure, désavilir ce quotidien, ce quotidien qui est laid par nature, qui l’est comme l’épluchure, comme l’huile de voiture, comme la procédure… Je ris ! Mariette ne rit plus. Il y a décidément quelque chose qui lui échappe. Elle s’inquiète. Elle a la larme à l’oeil.

Chérie ! Je disais encore. -. Où est celle que j’avais épousée ?-. Elle est là. Et je lui dis. -. Où est celui que tu avais épousé ?- Il est là. Dans l’état où ils sont. C’est fini pour nous. C’est fini de penser que ça pourrait finir autrement. Ce que ça donnera cahin-caha, mon Dieu, c’est au bon ❤️ de chacun. On s’ennuira beaucoup. On se disputera longtemps. Mais nous aurons des instants qui, sans friser le sublime, tu parles ! iront peut-être, comme celui-ci, jusqu’au considérable. Regarde. Le soir n’arrive pas à tomber. L’interminable crépuscule du solstice est encore assez fort pour lancer à travers la persienne ce rai de lumière où danse de la poussière. Notre poussière. Cette grisaille qui toujours se dépose à la surface des meubles, je la respire, je la souffle, elle est en moi, elle est en toi. Il n’y a pas de ménage, et ce dans les deux sens du mot, qui puisse s’en débarrasser. Mais nous savons ce qui peut, jailli de nous, l’illuminer parfois. » Hervé Bazin (Le matrimoine)
Mignon ce bisou de poissons !
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