Les taudis et les ghettos

 »-. Avant sa mort, il fut un temps où mon père m’emmenait tous les dimanches dans les quartiers des taudis. J’y appris que les pauvres ne sont pas les gens supérieurs, charmants des contes de fées, mais de misérables illettrés ivrognes. Les femmes étaient des mégères aux voix criardes et les enfants avaient des poux. Aussi ne fût-ce pas parce que j’aimais les pauvres que je devins socialiste, mais parce que je les détestais. Ils étaient tels que les conditions de vie les avaient faits, donc il fallait changer ces conditions. Après la guerre, je me mis à fréquenter ceux que je résolus de considérer dorénavant comme les miens, ils furent aussi décevants que l’avaient été les pauvres. Ils étaient sur terre la race des taudis, leurs taudis étaient les ghettos, leurs murs fussent-ils de pierre ou de préjugés.

50x50cm  »Help ! », galerie La meilleure façon d’habiter

La race la plus saine sera déformée par un isolement constant. Malgré tout ce dont nous avons enrichi l’humanité, nous ne sommes pas aimés, je soupçonne que la raison est que nous ne sommes pas aimables. Si les pauvres étaient tels que les peint une propagande idéaliste, il serait criminel de troubler leur existence idyllique. Si les Juifs étaient tels que les décrivent les philosémistes, rien n’aurait justifié leur retour en Palestine. Je suis devenu socialiste parce que je détestais les pauvres. Je suis devenu Hébreu parce que je détestais les Youpins. » Arthur Koestler (La Tour d’Ezra)

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