Le testament de Madame ma mère

 »-. Je, soussignée, Anne Catherine Geneviève Mathilde de Croixluce, épouse légitime de Jean Léopold Gontran de Courcils, saine de corps et d’esprit, exprime ici mes dernières volontés. J’ai été épousée par calcul, puis méprisée, méconnue, opprimée, trompée sans cesse par mon mari. Je lui pardonne, mais je ne lui dois rien. Mes fils aînés ne m’ont point aimée, ne m’ont point gâtée, m’ont à peine traitée comme une mère. J’ai été pour eux, durant ma vie, ce que je devais être. Je ne leur dois plus rien après ma mort. Les liens du sang n’existent pas sans l’affection constante, sacrée, de chaque jour. Un fils ingrat est moins qu’un étranger, c’est un coupable, car il n’a pas le droit d’être indifférent pour sa mère.

Projet nativité

J’ai toujours tremblé devant les hommes, devant leurs lois iniques, leurs coutumes inhumaines, leurs préjugés infâmes. Morte, je rejette de moi la honteuse hypocrisie. J’ose dire ma pensée, avouer et signer le secret de mon ❤️. Donc, je laisse en dépôt toute la partie de ma fortune dont la loi me permet de disposer à mon amant bien-aimé Pierre Germer Simon de Bourne Val, pour revenir ensuite à notre cher fils René. Cette volonté est formulée, en outre, d’une façon plus précise, dans un acte notarié. Mes deux fils aînés ont pour père Monsieur de Courcils. René seul doit la vie à Monsieur de Bourne Val. Mathilde de Croixluce. » Guy de Maupassant (Contes de la bécasse)

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