»-. Connaissez-vous Pont-l’Abbé ? Eh bien c’est la ville la plus bretonne de toute cette Bretagne bretonnante qui va du Raz au Morbihan, de cette contrée qui contient l’essence des moeurs, des légendes, des coutumes bretonnes. Encore aujourd’hui, ce coin de pays n’a presque plus changé. Un vieux 🏰 baigne le pied de ses tours dans un grand étang triste, triste, avec des vols d’🐦 sauvages. Une rivière sort de là, que les caboteurs peuvent remonter jusqu’à la ville. Et dans les rues étroites aux 🏡 antiques, les hommes portent le grand chapeau, le gilet brodé et les quatre vestes superposées. La première grande comme la ✋, couvrant au plus les omoplates, et la dernière s’arrêtant juste au-dessus du fond de culotte.

Les filles, grandes, belles, ont la poitrine écrasée dans un gilet de drap qui forme cuirasse, les étreint, ne laissant même pas deviner leur gorge puissante et martyrisée. Et elles sont coiffées d’une étrange façon, sur les tempes deux plaques brodées en couleur encadrent le visage, serrent les cheveux qui tombent en nappe derrière la tête, puis remontent se tasser au sommet du crâne sous un singulier bonnet, en tissu souvent d’or ou d’argent. La servante de notre auberge avait dix-huit ans au plus, des yeux tout bleus, d’un bleu pâle que perçaient les deux petits points noirs de la pupille. Et ses dents courtes, serrées, qu’elle montrait sans cesse en riant, semblaient faites pour broyer du granit. Elle ne savait pas un mot de français, ne parlant que le Breton, comme la plupart de ses compatriotes. » Guy de Maupassant (Contes de la bécasse)
Belle représentation de la Bretagne !
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