»-. Ils sont joyeux parce que le ☀️ brille et que la brise est tendre ! Ils sont joyeux parce qu’une musique venue d’ailleurs ruisselle dans leurs veines ! Qu’est-ce que vous pouvez y comprendre, à leur joie, vous qui n’êtes pas des îles ?-. Qui leur a infligé ces curieuses broderies, sur la peau ?- . Ils se les font eux-mêmes, bien que ce soit très douloureux. Ces scarifications leur viennent d’Afrique, un rite de leur tribu dont ils ont oublié la signification. Mais ils continuent de se tatouer. La plupart des colons les y autorisent, on ne peut quand même pas tout leur interdire. Et puis, ils finiront vite par oublier cette tradition. C’est l’une des rares choses qui leur restent de leur passé, avec la musique et la danse-.

Et la langue ?-. Ils n’ont pas le droit de parler leur langue. D’ailleurs, ils seraient bien en peine de le faire. Le premier soin des marchands négriers est de séparer les membres d’une même tribu, afin qu’ils ne puissent pas communiquer entre eux. Ici, les nègres parlent le créole. -. Comme ils sont jeunes, je n’ai que dix-huit ans et je suis pourtant leur aîné !-. Hé Oui, presque des enfants, à peine âgés de douze ans, ils débarquent ici, perdus et désarmés. Nous remplaçons leur père et leur mère. Nous leur apprenons tout. À parler. À travailler. À mériter leur récompense, une ration supplémentaire de 🐷 salé, ou la permission de faire un bankoulé. C’est ainsi qu’ils appellent leurs fêtes. Le dimanche soir, les nègres de l’habitation se rassemblent à la lueur des torches. Ils chantent et dansent en s’accompagnant d’instruments fabriqués de leurs ✋, cornes de lambis, 🥁 et cha-chas. Il faut que vous voyiez ça !- » Marie-Reine de Jahan (L’or des îles)
Une histoire pleine de couleurs ! Beau tableau, tout en mouvement !
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