Peines de ❤️, un soir, en Kabylie

 »-. Krystel, il y a des mois que je veux vous écrire. Depuis que je vous ai quittée, il ne s’est pas passé un soir sans que je ne pense à vous, à ce qui aurait pu être, à ce qui n’a pas été. Ce soir, je ne peux plus attendre. Tout à l’heure, je lisais un 💷 de poèmes, et ce beau vers m’a frappé au ❤️. – Lorsque le soir marque la fin des peines…-. Ah, ce n’est pas vrai. Les peines s’augmentent avec l’ombre qui monte, l’obscurité vous étreint le ❤️ et l’âme, l’on ressasse alors dans la solitude, d’où toute vie s’est retirée, les vieux chagrins, les colères, tout le mal qu’on a fait et celui que les hommes vous ont fait. On voudrait oublier, mais la haine est là qui vous enserre de ses tentacules empoisonnées. Et le désespoir aussi d’avoir manqué sa vie et d’être lié à jamais comme un galérien à son banc d’infamie.

C’est le soir. Une lampe qui fume éclaire ma chambre, une pauvre chambre blanchie à la chaux, dans un petit village de Kabylie d’où je partirai demain. -. La fin des peines…-. Je voudrais tant, Krystel, que vous soyez heureuse. Il ne faut pas avoir de peine. La vie passera, vous oublierez. Vous pouvez encore connaître le bonheur. Il y a quatre mois que je vous ai quittée, quatre mois que j’ai demandé à mon colonel à retourner dans cette Algérie où l’on se battait encore. J’espérais bien y être tué. Cela eût tout arrangé et vous n’auriez pas eu cette lettre . Et vous auriez toujours cru que j’avais joué avec votre ❤️. Et que j’étais parti comme un voleur. Dieu ne l’a pas voulu… » Abel Moreau (Règlements de comptes)