»-. Madame LefĂšvre Ă©tait une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes Ă ruban đ et Ă chapeaux Ă falbalas, de ces personnes qui prennent en public des airs grandioses, et cachent une Ăąme de brute prĂ©tentieuse sous des dehors comiques et chamarrĂ©s, comme elles dissimulent leurs grosses â rouges sous des gants de soie Ă©crue. Elle avait pour servante une brave campagnarde toute simple, nommĂ©e Rose. Les deux femmes habitaient une petite đĄ Ă volets verts, le long d’une route, en Normandie, au centre du pays de Caux. Comme elles possĂ©daient, devant l’habitation, un Ă©troit jardin, elles cultivaient quelques lĂ©gumes. Or, une đ, on lui vola une douzaine d’oignons.

DĂšs que Rose s’aperçut du larcin, elle courut prĂ©venir Madame, qui descendit en jupe de laine. Ce fut une dĂ©solation et une terreur. On avait volĂ©, volĂ© Madame LefĂšvre ! Donc, on volait dans le pays, puis on pouvait revenir. Et les deux femmes effarĂ©es contemplaient les traces de pas, bavardaient, supposaient des choses. -. Tenez, ils sont passĂ©s par lĂ . Ils ont mis leurs pieds sur le mur, ils ont sautĂ© dans la plate-bande-. Un fermier d’Ă cĂŽtĂ© leur offrit ce conseil. -. Vous devriez avoir un đ¶-. C’Ă©tait vrai, elles devraient avoir un đ. Pas un gros đ¶, seigneur ! Que feraient-elles d’un gros đ ! Il les ruinerait en nourriture. Mais un petit đ¶, un petit freluquet qui jappe… » Guy de Maupassant (Contes de la bĂ©casse)
Belle histoire ! Un chien amusant !
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