Elle est novice en peinture, ne connaît pas grand chose en histoire de l’art, fréquente notre Atelier autant par désoeuvrement que par motivation, court les vernissages et adore les conversations et propos futiles entre artistes confirmés. Elle trouve que je ne vends pas mes tableaux à leur juste prix, à une clientèle rurale pourtant bien désargentée. Elle appelle cela d’un terme trouvé sur Internet, dont je me souviens d’ailleurs plus…
Elle entreprend donc, sans percevoir mon regard narquois, en public bien entendu pour que la fête soit réussie, de recalculer mes tarifs à la hausse. -. Tu prends la valeur du point. Tu l’appliques à la dimension de ton tableau en faisant une règle de trois, tu ajoutes éventuellement un petit quelque chose pour l’encadrement, si encadrement il y a. Facile !- . Bien joué, ma grande. Une précision toutefois, qui calcule la valeur du point ?-. Heu, toi, je suppose…-. Nous sommes bien d’accord, mes tableaux sont donc au juste prix, celui du point que ma modeste clientèle, pour un coup de ❤️, paie pour accrocher une de mes oeuvres dans son salon. Ou pour l’offrir, si ce sont des fleurs… ça marche très fort en période de Noël, ou pour la Saint-Valentin…

Mon conseil. Je ne précise pas, car ces renseignements intimes ne concernent que moi, que je sais également m’adapter au budget de mes clients. Tiens, pour la Saint-Valentin, ce jeune homme fort amoureux m’avait commandé un bouquet de fleurs, oeuvre de bonne dimension facturée au prix d’un petit format en raison de son porte-monnaie plutôt vide. Je me suis rattrapée sur un client un peu plus déplaisant… C’est injuste ? Certes non, car… qui c’est qui calcule la valeur du point ?
Il faut sans doute de la délicatesse pour calculer le prix d’un tableau ! Joli bouquet de fleurs !
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