»-. Tu sais donc lire ? Quel 💷 as-tu là ?-. Mon aïeul était Soundiata Kango Tara. C’était un 🤴 mandingue de la famille de Soundiata Keita, qui fonda l’Empire du Mali. Il vivait dans la ville savante de Djenné. À cette époque, les lettrés du monde entier connaissait la Grande Bibliothèque de Djenné. Il y avait aussi une femme, appelée Koulili… Un jour, tous deux furent capturés par les Portugais et vendus à un négrier -. Soundiata et Koulili… Parle-moi d’eux, Tara -.

Le regard perdu, Tara entra en elle-même. Sa voix devint une mélopée. Elle conta l’histoire de Kaya Manga, premier Roy du Ghana, qui maîtrisa le fer. Puis celle des moines Almoravides, animés par le souffle d’Allah, qui déferlèrent sur l’Afrique. Et encore celle de l’empereur du Mali qui se rendit en pèlerinage à La Mecque accompagné de cinq cents esclaves portant chacun une canne d’or. Elle parla de Soundiata, cet érudit de la Grande Mosquée de Djenné. Quand elle se tut, des larmes coulaient sur le visage grisâtre. -. Pardon-. Il prononça ces mots très bas, pour lui seul, mais elle l’entendit et se dressa d’un bond. -. C’est à moi que tu demandes pardon ? Je suis une esclave, les maîtres m’ont offert la liberté, j’ai refusé. Il y a ici sept cents esclaves et je suis avec eux. Un jour viendra où nous nous révolterons. Nous vous tuerons, vous, les Blancs-. » Marie-Reine de Jahan (L’or des îles)
Toute une histoire, beau portrait.
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