Viens chez moi, j’habite là-bas, au cabanon

 »-. Un chemin de terre m’a conduit près de la rivière. Là, un vieux cabanon me tendait les bras. Son triste état ne laissait aucun doute. Il était abandonné. L’idée de le retaper afin d’y construire mon nid m’a enthousiasmé. Avec les moyens du bord, j’ai colmaté les fuites, bouché les trous, débarrassé les saletés qui l’encombraient. Je m’y suis installé pour ma première 🌃. Au petit matin, le ☀️ brillait, la rivière chantait et l’air fleurait bon la liberté. À cette minute, j’ai compris que je passerai ma vie dans un lieu tel que celui-ci. Répartir me fut difficile. Je me suis promis de meubler ce  »chez moi » à chaque occasion. Ça fait drôle et ça tient chaud d’avoir un chez soi, même s’il est étroit.

Depuis, j’y retourne régulièrement. J’ai même consenti à effectuer de menues dépenses, une bêche, un seau. J’ai bordé un morceau de terre avec les pierres de la rivière pour clôturer  »mon jardinet ». Moi aussi, j’aurais des salades et des radis bios… Je me rends souvent au bourg à côté, j’y traîne et achète des babioles pour habituer les habitants à ma présence. La curiosité les démange, je les sens prêts à m’aborder, ne serait-ce que pour me demander d’où je viens. Encore une question traditionnelle. Étrange ce besoin de connaître les origines de chacun. Comme si le fait de venir d’une ville ou d’une autre apportait une garantie. C’est idiot, mais je dois m’y plier. Paix. » Pascale Oriot (Vous me reconnaîtrez)