Durant ces quelques rĂ©cents jours de vacances, savourĂ©es en pays bĂ©arnais dans le fief de Gaston Phoebus, m’a Ă©tĂ© rapportĂ© un fait divers local dont la singularitĂ© mĂȘme m’incite Ă le croire vĂ©ridique. Un homme marquĂ© par la vie, quelque peu imbibĂ© d’alcool et imprĂ©gnĂ© des fumĂ©es de moquette, s’en vient toquer Ă la porte d’une Ă©leveuse de đ, proposant corvĂ©es dans le chenil contre gĂźte et couvert, et plus si affinitĂ©s. Mal lui en prit. Sa famille, inquiĂšte, le retrouva peu de temps aprĂšs. DĂ©jĂ John, rebaptisĂ©, portait collier au cou, s’exprimait par aboiements et jappements, tous crocs dehors, et manifestait le dĂ©sir de voir dĂ©guerpir les intrus. Son hĂŽtesse -maĂźtresse, Ă la rĂ©putation dĂ©jĂ sulfureuse mi-sorciĂšre mi-gothique, en avait fait son dĂ©vouĂ© molosse.
Ses proches alertĂšrent les autoritĂ©s, peu enclines Ă intervenir. Le malheureux Ă©tait majeur, et, paraĂźt-il, consentant. VoilĂ qui fait froid dans le dos, et interroge lourdement sur les capacitĂ©s de manipulation envers les personnes fragiles. ArmĂ©e d’un mini-bloc de dessin et de quelques pastels secs, interpellĂ©e par cette histoire singuliĂšre, j’ai, sur-le-champ, croquĂ©, en quelques minutes, plusieurs versions de John, homme-chien. Sans doute pour conjurer un sentiment de malaise diffus, et une mĂ©fiance renforcĂ©e envers le genre humain. Heureux les barbouilleurs qui peuvent ainsi libĂ©rer leur Ăąme tourmentĂ©e !

Mon conseil. – On ne se mĂ©fie jamais assez de son prochain-, voilĂ une rĂ©flexion qui conforte mes penchants solitaires. D’autre part, vivre en sociĂ©tĂ©, c’est aussi y participer, d’oĂč mon implication associative, dirigĂ©e vers les activitĂ©s musicales, culturelles, artistiques, pĂ©dagogiques. C’est en quelque sorte mon blanc-seing de bonne habitante de notre planĂšte, la justification de ma prĂ©sence parmi les humains. – Chacun-chacune possĂšde son libre-arbitre et jette son propre regard ce qu’il peut ou doit accepter, pour soi comme pour les autres. Toutefois… attention aux dĂ©rives qui font de nous non plus des femmes et des hommes, mais des animaux, mĂȘme s’il s’agit du plus fidĂšle compagnon de l’ĂȘtre humain…
Une drĂŽle d’histoire ! Jolis dessins.
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