Safari

 »-. Ils ont au moins huit heures d’avance -. On pouvait les rattraper en forçant les étapes, en marchant comme eux, de 🌃, à la condition que la journée soit très chaude et oblige les pachydermes à faire une nouvelle halte au frais des 🌲. Et la marche recommença. On mangeait en hâte quelques boîtes de conserves, et cette pâte qui est un mélange de sucre, de 🌽 écrasé et de fruits séchés réduits en bouillie dans le même mortier. Plus de 🍞, le cuisinier n’avait plus le temps de le cuire dans le four de terre qu’il pétrissait à chaque halte, avant la grande course. Il y avait six jours que l’on marchait, quand la forêt dénonça la présence du troupeau.

D’abord, les vols de mouchards, ces 🐦 minuscules qui vivent de la vermine des grands animaux, et picorent le cuir des éléphants, des hippopotames et des buffles. Ils s’échappaient en fusées dans les branches, piaillant et criant… Mais les 🐘, qui étaient dans leur mauvais vent, n’avaient pas deviné l’odeur de l’homme, profitaient de l’épaisse verdure pour muser, jouant à écraser les 🌲, à arracher les hautes branches qui portent au sommet un bouquet tendre de jeunes feuilles. On entendait le fracas de cette forêt piétinée. – Le M’Bélé – Bélé…-. L’heure d’aller à la bête avait sonné… Lente et prudente approche… Les éléphants étaient à moins de cent mètres sous le couvert. Ce sont des animaux qui ont de très mauvais yeux, mais un flair et l’ouïe si aigus que le moindre craquement de la branche, la moindre saute de vent suffisent souvent à donner l’alerte au mâle chargé de la protection du troupeau. » René Guillot (Marouana du Bambassou)