»-. Après le repas, Frère Barthes sortit de l’hôtellerie. À pas lents, il fit le tour de la cité. Son bâton de grand marcheur frappait les pavés au rythme régulier de sa progression. Il parcourut chaque ruelle et observa tout avec acuité. En se pénétrant des lieux, il semblait s’approprier les secrets que cachaient les portes closes. Car il ne rencontra personne, on eût dit que les gens étaient avertis de son approche à mesure qu’il avançait. Minerve ne semblait habitée que par ses animaux, quelques 🐷 vautrés dans les immondices des caniveaux, des 🐕 endormis sur les seuils et une 🐐, échappée de l’étable, que son propriétaire préféra laisser manger les branches basses d’un amandier plutôt que de se heurter à l’inquisiteur.

Barthes scrutait chaque 🏡, chaque volet fermé, et ceux qui l’épiaient, à l’abri derrière les contrevents, reculaient instinctivement comme s’il avait pu voir au travers de la matière. Suivi à quelque pas du 🐶 de Guillemette, dont l’affection prudente lui avait été acquise par un 🎁 de lard, il accomplit ainsi tout le tour de Minerve, faisant fuir les 🐔. Le dominicain percevait l’hostilité du village et s’en trouvait stimulé. Le refus de coopérer et la malveillance à son égard, loin de le décourager, fouettaient son désir de se colleter avec ceux qui lui résistaient. Et son premier contact avec le bourg le rendait plus impatient de réduire ses habitants à merci. » Maryse Rouy (Les bourgeois de Minerve)
Une histoire un peu mystérieuse ! Joli rideau.
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