»-. Alors, je ne suis ni Blanc, ni Caraïbe. Quoique je fasse, il me faudra trahir l’un ou l’autre. Cette terre, où j’étais si heureux de bâtir ma case, j’ai l’impression de l’avoir volée. Je n’ai plus ma place ici, Tara -. Oh, si, je comprends. Ne vois-tu pas que nous sommes pareils. Tu ne sais plus qui tu es, ni Blanc ni Caraïbe. Tu ne sais plus ce que tu défends, ni ce qu’il faut croire. Ni quelle histoire est la tienne, celle que racontent les Blancs, ou celle que racontent les Sauvages. Et moi crois-tu que je le sache mieux que toi ? Mon aïeul était Soundiata Kango Tara, le sculpteur, mais je suis née aux 🏝️.

Les Blancs ont fait de moi une esclave, et pourtant j’ai aimé un Blanc. Son sang coule dans les veines de mon fils. Crois-tu qu’il soit plus heureux que toi ? Ni nègre, ni blanc. Nulle part à sa place. Beaucoup d’enfants naissent ainsi dans les cases. Beaucoup d’enfants ni noirs ni blancs ni indiens. Ils sont semés là comme des graines dans le ventre de la terre. Mais le temps passe, et les graines germent. Elles deviennent des 🌲. Un jour, la forêt se lèvera. Tous ces enfants, au lieu de se cacher, réclameront leur place. Alors, peut-être qu’un peuple naîtra, un peuple nouveau, mélange de Caraïbes, de Blancs et de nègres. C’est ce que je me dis parfois lorsque le regarde la 🌙, un soir comme celui-ci-. C’est ainsi qu’en l’an de grâce 1651, Miguel -Mahan de Solis, fils de l’homme 🐦 et d’Akwaba de la trente-troisième génération, quitta l’île de la Martinique, en quête d’un sens à donner à sa vie. » Marie-Reine de Jahan (L’or des îles)
Belle histoire, un arbre original !
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